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Mardi (20/05/03)
Un cours d'histoire

Voici ce que j’ai griffonné sur une feuille, en cours, ce matin :

 

Cours d’histoire.
Le temps est gris ce matin, tout comme ce sombre professeur d’ailleurs qui débite son cours morne et terne, et creux, et vide… et rien.

Pourtant l’histoire est une matière qui me passionne, mais avec elle, plantée là, pour personne, la mine livide, le regard vide, je ne peux vraiment pas.
Personne ne peut dans cette classe. Classe qui reste cependant silencieuse.
Arlette, de son vrai prénom, endort et abat tout le monde.

 

Sauf peut-être Fanny, qui dialogue avec elle depuis plus de cinq minutes maintenant.
Elles se parlent toutes les deux, comme si nous n’étions pas là, comme si elles étaient seules. Elles nous oublient. Et c’est tant mieux.

Par un rapide coup d’œil circulaire sur la classe, j’en aperçois, qui dessinent, trifouillent dans leur sacs à la recherche de nourriture, somnolent le plus profondément enfoncés dans leurs chaises, font « mumuse » avec leur portable tout neuf qui fait leur plus grande fierté…

 

Par la fenêtre il fait gris, gris, gris. Et moi, je suis là à écrire, je ne sais pas vraiment quoi ni pourquoi, mais heureusement que je le peux. Ecrire.

 

Et puis il y a les deux autres là bas, qui ne s’arrêtent plus. C’est vraiment quelque chose à voir… La rencontre de la jeunesse perdue et du troisième âge. Quel tableau touchant ! Vraiment…

 

Fanny c’est Fanny… Elle est de la même trempe que le pantin qui s’est mis à gesticuler et chez qui elle a réussi à faire naître un sourire. Vraiment Fanny, bravo c’est une grande première.
Toutes les deux, elles ont même un faux-air de famille qui n’échappe à personne, le même air sombre et blasé de tout, de la vie.
Je suis persuadée qu’après les cours elles se retrouvent pour boire le thé et continuer leurs discutions dont on ne voit jamais la fin.

 

J’exagère peut-être mais Fanny –quand elle n’est pas avec Arlette- passe son temps à travailler. Je ne dis pas que c’est mal, je ne lui reproche pas ; moi aussi quelques fois je prends un très grand plaisir à bosser sur mes devoirs scolaires, mais…

 

Est-ce cela la Vie ?

 

La cloche sonne, c’est midi.

 

 

Ecrit par Songeuse, à 13:41 dans la rubrique Premiers Pas.
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Un cours d'histoire

Voici ce que j’ai griffonné sur une feuille, en cours, ce matin :

Ecrit par Songeuse, à 13:41 dans la rubrique Premiers Pas.
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Lundi (19/05/03)
La fin d'une histoire...

Retour d’une journée de collège. Une journée comme toutes les autres…

 

Non.
Ce serait vous mentir et surtout me mentir à moi-même d’affirmer que ce fut une journée sans surprise, sans sentiments dominants autre que l’ennui dû à la routine, la lassitude des cours, des profs ou même des amis.
Non ce ne fut pas une journée comme celle ci où rien ne se passe et tout m’ennuie, même mes vrais amis que j’aime mais qui rient, trop fort, sur un ton qui sonne faux et que j’ai envie de fuir. Heureusement toutes les journées ne sont pas comme cela, elles sont même rares pour moi et je considère qu’on ne peut jamais dire qu’une journée est comme les autres. Ou alors la vie est vraiment triste, sans intérêt et il faut faire quelque chose au plus vite pour que cela s’arrange.

 

Il y a des journées où tout va bien, durant lesquelles j’ai envie de me jeter dans les bras de tout le monde tellement la vie est belle…
Tout du moins paraît l’être.

Cette euphorie peut venir d’un rien ; une petite pensée sur mon mobile au réveil d’une personne qui compte beaucoup pour moi, le soleil levant qui vient inonder ma chambre quand j’ouvre les volets le matin… Ces petits rien qui me mettent de bonne humeur et me permettent de passer des journées sans cesse différentes et riches en émotions, en partage, en découverte…
Ce bonheur peut venir aussi d’une grande nouvelle, d’une amitié, d’un amour et quelques fois je ne sais pas d’où il provient, mais il est là, c’est l’essentiel.

 

A l’inverse, il y a des jours où tout va mal.
Ces journées peuvent avoir mal commencées ; un réveil brutal et douloureux, une engueulade avec les parents avant de partir au collège, qui, mine de rien arrive à me gâcher la journée.
Plus grave, il peut y a avoir à l’origine une véritable douleur ; un chagrin d’amour, le décès d’une personne proche, la fin d’une amitié…
Et plus grave encore, ce sont les jours - heureusement tellement rares!-, les jours où rien ne va sans savoir pourquoi.

 

Aujourd’hui, je suis incapable de le classer dans une de ces catégories.

 

Depuis ce matin je ne suis plus célibataire.
Cela faisait un peu plus d’un mois qu’on était ensemble.
Il s’appelle Nicolas. Notre histoire a commencé en voyage scolaire où nous avons passé une semaine formidable ensemble, une semaine de rêve.
Mais je pense que c’est le contexte de voyage qui nous a permis de partager des moments de si intense complicité. Parce qu’une fois rentrés en France rien n’était plus pareil. Le lien qui nous avaient unis si fort pendant le voyage, s’est envolé pour de bon depuis plus d’une semaine.

Nous nous sommes vraiment aimés, très fort. Il me disait n’avoir jamais autant aimé et pourtant…

Pourtant nous étions trop différents et ses différences ne nous ont pas permis de nous rapprocher contrairement à certains couples. Nous ne nous connaissons pas assez, ne nous reconnaissions pas et nous avons tous les deux été obligés de nous rendre à l’évidence : ça ne pouvait plus fonctionner entre nous.

 

Cependant moi, je voulais attendre encore un peu avant de briser cette histoire qui avait tellement bien commencée. J’aurais voulu essayer d’arranger, mais rien ne pouvait nous faire revenir en arrière. J’étais indécise, et je n’avais pas encore réussi à lui en parler sérieusement.

 

Mais, ce matin, il a décidé pour moi. C’est mieux comme ça.

 

Il valait mieux ne pas continuer à gâcher cet amour pour pouvoir rester sur un bon souvenir, un délicieux souvenir. Grâce à lui j’ai passé l’une des plus belles semaines de ma vie, pendant ce voyage. Il m’avait dit ça aussi dans une lettre quand on était encore ensemble, et ça, je sais qu’il le pense vraiment et le pensera toujours, tout comme moi.

 

Notre histoire s’arrête là, mais quelque part je me sens bien.

 

Je ne regrette rien.

Ecrit par Songeuse, à 17:44 dans la rubrique Premiers Pas.
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Dimanche (18/05/03)
Qui suis-je?

Je ne sais pas si je vais pouvoir vous apporter une réponse à cette question, mais je vais essayer.

J'ai vu le jour il y a quinze ans dans une petite ville des Alpes au pied de mes montagnes que j’aime et qui font presque entièrement partie de moi, de ma vie. Ces montagnes où j’ai vécu des moments qui resteront toujours parmi les meilleurs de tout ce que j’ai pu vivre.
Les promenades au printemps après la fonte des neiges, avec les premières fleurs, des fleurs comme on n’en voit nulle part ailleurs.
En été, le soleil tape fort là haut, on s’allonge dans l’herbe à l’ombre d’un sapin pour regarder le ciel.
En automne, la nature donne des couleurs de regrets à la montagne, des couleurs qu’on ne peut pas s’imaginer si on ne les a pas vues de ses propres yeux tellement elles sont belles, différentes les unes des autres mais ensemble, elles forment un tout indissociable.
Ici, la meilleure saison à mes yeux reste l’hiver. La montagne se pare alors d’un grand manteau de blanc et de reflets d’argent qui scintillent au soleil. Tout est pur, tout est calme, ça ressemble au silence. Et puis il y a tous les sports de glisse qui riment avec neige et montagne. J’ai la chance d’avoir des parents qui m’ont mis sur les skis très jeune ; je devais avoir 2 ou 3 ans. Depuis je n’ai jamais cessé. Chaque hiver c’est un bonheur incomparable de rechausser mes skis ou ma board (je me suis plus récemment mise au snow) pour sentir le vent frais sur son visage et faire voler la neige sur son passage. Je ressens de telles sensations… Je me sens libre.

 Quand je suis en cours et que je ne peux pas profiter des vrais plaisirs de la vie, j’arrive toujours à m’évader, quand il fait beau. Je lève les yeux à la fenêtre, sur la montagne et, en toute saison, je suis transportée, loin, très loin.
Très loin de ce professeur démotivé qui débite son cours, toujours le même depuis plus de vingt ans, à des élèves  qui font mine de s’y intéresser mais n’en retiennent pas en mot. N’allez pas croire que je n’écoute rien en cours, quand j’ai des profs intéressés, qui aiment véritablement leur métier et leurs élèves, je bois leurs paroles et je n’ai pas besoin de m’évader dans mes pensées, dans mon monde à moi, c’est le professeur qui me laisse m’envoler tout en suivant son cours. Mais il faut reconnaître que ces moments sont rares, tout comme ces professeurs. Je suis tout de même une bonne élève malgré ce besoin constant de rêver et de quitter tout ça, pour me retrouver seule avec moi-même.

Il y a aussi ma  ville où j'habite toujours, dans la même maison depuis toutes ces années.
La maison où j’ai appris à marcher, à aimer, à réfléchir, à vivre, où j'ai vécu mon enfance, où j'ai grandi, où j'ai tout rêvé. 
Et puis il y a ma chambre, cet univers tellement familier qu'il en devient quelque fois lassant, mais pour rien au monde je ne voudrais le remplacer. Je m'y sens toujours bien, et quand j'y suis seule, rien n'arrive à troubler l'harmonie qui me fait me sentir aussi sereine. Petits coups de déprime, besoin de solitude, grands bonheurs, nostalgie, j'ai tout vécu dans cette chambre, seule, à ressasser des souvenirs, à rêver et réfléchir sur moi. 

Puis il y a mes amis, mes repères, en ce moment mon copain et tout le reste autour.

Mais moi, finalement qui suis-je? Une fille de 15 ans, élève de 3ème dans le même collège pour la 4ème année consécutive, mais comme tout le monde pourrait l’être. Ce n’est pas en  me décrivant de cette manière que vous pourrez apprendre à me connaître. C’est sûr, c’est important pour me comprendre, savoir que je ne suis pas une fille qui aurait quitté le domicile de ses parents et l’école à l’âge de 14 ans pour aller vivre sa vie, ailleurs. Non je ne suis pas cette fille, je suis toujours chez mes parents, et je vais toujours à l’école. Comme quasiment tous les jeunes de mon âge.

Alors en quoi cela vous avance-t-il ? Qu’est ce qui fait que je suis différente, que je suis unique? Chaque individu sur cette terre est unique, mais, de quelle manière? Je trouve ça dingue de penser qu’en France, rien qu’en France, il y a des milliers de filles de quinze ans, en 3ème comme moi mais que chacune est différente de l’autre. Je ne parle pas du physique bien que ce soit le premier aspect de différences. Chacun sur cette terre a ses propres manières de se différencier, mais qu’est ce qui nous rend différents? Tout. Tout nous oppose, tout nous assemble, un rien nous éloigne, un rien nous rapproche.
Ce qui ne veut pas dire grand chose au final. Mais j’aime me poser ce genre de questions, je n’attends pas de réponses à toutes ces interrogations mais j’aime réfléchir sur des choses qui peuvent paraître sans grande importance, rien que pour le plaisir de réfléchir.

Ca me fascine de savoir que dans ce monde cohabitent des milliards de personnes aux vies totalement différentes. Depuis toujours, quand je passe en voiture dans un village, une ville, une région ou un pays que je  connaisse très bien ou pas du tout, je suis émerveillée en me disant que dans chaque maison il y a une famille différente, des vies qui s’opposent, s’assemblent et que je ne pourrais jamais connaître. J’ai toujours été fascinée et intriguée par la vie des autres. Je trouve que ce mélange de vie sur la terre est formidable et j’aime la vie. Je veux la vivre pour moi, mais aussi pour les autres. C’est pour ces raisons que j’ai décidé de parler de ma vie ici. Et au fil de mes récits, j’espère vous permettre de me comprendre, d’apprendre à me connaître. Je veux écrire ma vie comme je la vis et comme je la ressens. Je veux la partager.

Ecrit par Songeuse, à 19:29 dans la rubrique Premiers Pas.
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